Depuis la dissection des corps à la Renaissance, la curiosité et le besoin de comprendre le vivant dans son intime fonctionnement ont conduit à des inventions ingénieuses : les modèles anatomiques en trois dimensions.
Végétaux et animaux sont ainsi modelés, parfois même en parties qui s’assemblent et qui, dans des matériaux comme la cire, le verre
ou le papier mâché, peints avec art, imitent à merveille la nature.
Échappés des cabinets de curiosité des érudits, la diffusion en série de ces artefacts accompagne au XIXe et au début du XXe siècle l’essor de l’enseignement. C’est particulièrement le cas au sein des écoles d’agriculture et d’agronomie, où leur côté appliqué, visuel, démontable, rend de grands services dans la formation des exploitants agricoles, et au-delà aux futurs médecins, vétérinaires et instituteurs. Les modèles Auzoux, usinés en Normandie, feront florès dans le monde entier…
Compléments indispensables des planches anatomiques, ces artefacts ont aujourd’hui déserté les salles de classe, démodés et fragiles. Ils sont devenus rares et vintage, conservés et restaurés dans des collections spécialisées. C’est le cas du fonds particulièrement riche de l’Université Rennes 1 et de celui d’Agrocampus Ouest, témoin de l’histoire de l’école depuis 1896. Mais aussi du musée Fragonard (école vétérinaire de Maisons-Alfort), du musée national de l’Éducation (Rouen), etc.
De son usage à sa fabrication, voici un livre très illustré pour tout savoir sur un curieux objet scientifique, didactique et technique.
Exposition « La Nature pour modèle » à l’écomusée de la Bintinais, à Rennes, du 4 décembre 2021 au 29 août 2022.