Alors que Napoléon III déclare la guerre à la Prusse à l’été 1870, rapidement c’est la débâcle et les premiers incendies, dont celui du musée de Strasbourg... De peur, l’impératrice Eugénie ordonne alors fin août 1870
d’évacuer les musées parisiens, dont le Louvre. C’est ainsi qu’en quelques jours seulement 293 chefs-d’œuvre partent en train vers Brest, port militaire de premier ordre. Parmi eux, la Joconde !
L’arsenal de Brest est le lieu idéal pour protéger, et évacuer au loin par bateau si besoin, ces trésors, auxquels se sont ajoutés les joyaux de la couronne et de l’or, contenus dans 75 caisses marquées « Envoi au Gabon » afin de tromper les curieux. Une organisation sans faille se met en place.
Le 4 septembre 1870, c’est la chute du Second Empire et les œuvres sont alors sous la responsabilité du vicomte de Tauzia, conservateur du Louvre ; il veillera sur elles, depuis Brest, pendant plus d’un an. Car, entre-temps les révoltes de la Commune de Paris ont mis le feu aux poudres et impossible de rentrer...
L’historien Patrick Gourlay retrace jour par jour, archives à l’appui, cette incroyable épopée, dans un contexte politique troublé, qui aura toutefois des conséquences bénéfiques : le musée des Beaux-Arts de Brest naîtra en 1877, grâce aux liens tissés avec Tauzia, (notamment en obtenant plus facilement des dépôts de tableaux ou de céramiques du Louvre afin d’enrichir les collections du musée).
Enfin, le livre revient sur le fantasme de la substitution de la Joconde : alors qu’une copie authentique issue de l’atelier de Vinci existe au musée de Quimper, est-ce bien l’originale qui a été rendue au Louvre en 1871, ou bien la copie ? La vraie Joconde est-elle encore cachée en Bretagne ?
Les plus :
En 2020 : 150 ans de la guerre de 1870 et la fin du 2nd Empire, période méconnue qui revient en faveur dans la curiosité historique du grand public... En 2021, on fêtera les 150 ans de la Commune de Paris.