« Pour s’arracher aux quotidiens, se faufiler ailleurs (…), on pouvait lancer : “Eh, tu descends dans le Sud ce week-end ?” La formule avait des vertus magiques. Elle éclairait nos lendemains. Nous ouvrait des promesses de paradis. Les amis, les voisins, nous jalousaient : qu’était donc ce Sud mythique ? Que cachait-il ? Eux, imaginaient des Orients resplendissants, des Espagne, des Turquie, des Maroc parfumés, indolents, ocres de soleil, parfois blancs de trop de lumières zénithales. Ou des Riviera douces aux fêtes sans fin. Ce n’était peut-être qu’un mythe, constellé de criques et de grèves, troué de boules de granite… Nous entretenions la confusion. On disait le Sud. »
Un peu Jack Kerouac, un peu Jean Rolin, Marc Pennec sait brosser en quelques traits l’âme d’un lieu. Puis le mettre sous nos yeux en mouvement, avec en prime la sincérité des rencontres dans un Brest rock ‘n roll, des amitiés, et une bande son de premier choix. Ici, la côte sud du Finistère, magnifiée comme jamais : « Notre cher Sud, aux odeurs de moissons et de pêches, aux promesses de fêtes et d’insouciance. » On croise Gauguin, les Glénan, Benoîte Groult, la plage de Tahiti (si, si !), les photos de Michel Thersiquel et des pommiers de la variété « teint frais ». De quoi se croire, avec ce récit haut en couleur, d’une écriture sensible, vraiment, en Sud-Paradis…
Avec une trentaine de dessins originaux de Nono.
Dans la même collection que Belvédères (de Bernard Berrou, 2020).