Portrait amoureux du pays Bigouden, un bout du monde au sud du Finistère longtemps isolé qui cultive encore aujourd’hui sa différence. Bernard Berrou est un marcheur contemplatif, ses randonnées sont le prétexte à des descriptions où le style fait merveille, pétri de références parmi les littérateurs de voyage, dont bien sûr Julien Gracq. Ses échappées géographiques convoquent le souvenir, le récit de destins ou l’évasion dans l’imaginaire, la nostalgie. Voire dénoncent l’injustice, la laideur du monde tel qu’il va.
Il avait déjà arpenté le pays Bigouden (baie d’Audierne) dans Un passager dans la baie, livre devenu un classique. Il y revient avec ces itinéraires choisis, le long des rivières et des talus, sur les quais des ports de pêche, au pied des phares dans la tempête, au creux des pierres moussues, près des étangs littoraux. On y croise artistes et figures du quotidien bigouden d’hier et d’aujourd’hui. On s’y laisse porter par une langue ciselée par le sel et les embruns, élégamment penchée par les grands vents d’ouest, comme les tamaris près de la chapelle de Tronoën.
Nono apporte une touche tantôt humoristique tantôt paysage en aquarelles à ce portrait sensible.